Marché émergent : Comprendre une action et son importance pour l’investissement

Un titre peut grimper de 30 % en une semaine, puis perdre la moitié de sa valeur le mois suivant. Certaines entreprises en forte croissance ne distribuent jamais de dividendes, tandis que d’autres, moins performantes, versent des revenus réguliers à leurs actionnaires. Les marchés émergents, souvent perçus comme risqués, attirent pourtant des flux massifs de capitaux étrangers chaque année.

Derrière chaque action, une grille d’évaluation complexe oriente les décisions d’investissement. Les critères évoluent selon la région, le secteur et le contexte économique, rendant l’appréciation du potentiel d’une action aussi stratégique que délicate.

Comprendre ce qu’est une action sur les marchés émergents

Posons-nous un instant : qu’est-ce qu’une action marché émergent ? Posséder ce type d’action revient à détenir une véritable part d’une entreprise installée en pays émergent. Rien de mystérieux dans le principe. Pourtant, le terrain de jeu diffère : là où les marchés installés avancent prudemment, ici tout va plus vite. Volatilité, explosion démographique, urbanisation effrénée, émergence d’acteurs locaux puissants… tout s’accélère, parfois jusqu’à l’excès.

Impossible de parler de marchés émergents comme d’un tout homogène. Du Brésil à l’Inde, de l’Afrique du Sud à l’Indonésie, chaque bourse impose sa partition et ses cycles. Prendre position à Mumbai ou à São Paulo, c’est souvent composer avec des pratiques de gouvernance éloignées des standards occidentaux, une liquidité parfois limitée et des poussées de croissance spectaculaires. L’indice MSCI Emerging Markets en offre un miroir : plus de 1 400 titres cotés issus de 24 pays, témoignage de la diversité du secteur et l’impossibilité de procéder à l’aveugle.

Indices et instruments d’accès

Un aperçu des leviers privilégiés par les investisseurs pour accéder aux actions émergentes s’impose :

  • MSCI Emerging Markets : l’indice fondamental, suivi par la majorité des ETF et fonds spécialisés.
  • FTSE Emerging Markets : une autre référence, avec une approche propre de la pondération géographique.
  • ETF : ces fonds permettent de viser un marché émergent en particulier, en réunissant liquidité et diversification.

Les actions émergentes constituent souvent le terrain d’une mondialisation en pleine mutation. Pour l’investisseur, c’est la possibilité de parier sur des marchés en transformation profonde, où le potentiel de rendement flirte parfois avec des niveaux spectaculaires. Mais la roue tourne vite : il s’agit donc de comprendre au plus près le fonctionnement des marchés financiers locaux, de savoir interpréter les indices (comme le MSCI ou le FTSE Emerging Markets), et de manier les ETF avec discernement.

Pourquoi les marchés émergents attirent-ils autant les investisseurs ?

La croissance des pays émergents suscite à la fois curiosité et appétit. De nombreux investisseurs traquent aujourd’hui ailleurs ce que les marchés développés n’offrent plus : croissance à deux chiffres, potentiel d’équipement encore naissant, villes en expansion rapide. Certaines économies émergentes affichent des hausses de PIB dépassant 5 % annuellement, quand l’Europe ou le Japon peinent à franchir la barre des 2 %. Ce décalage se lit aussi dans la vitalité des entreprises, portées par une classe moyenne grandissante.

L’évolution des flux d’investissement est frappante : la part des allocations globales orientées vers les marchés émergents a triplé en une génération, dépassant désormais 15 % des portefeuilles institutionnels. Ce n’est pas le fruit du hasard. Les marchés émergents sont désormais synonymes de potentiel, diversification réelle et parfois d’évolution indépendante des crises occidentales. Avec la Chine, l’Inde ou le Brésil qui s’imposent, les grands indices comme le MSCI Emerging Markets pèsent aujourd’hui presque 80 % de la capitalisation émergente mondiale.

Les marchés financiers émergents profitent aussi de l’appétit mondial en matières premières. Qu’il s’agisse de cuivre, de pétrole ou de produits agricoles, cette demande renforce la rentabilité des entreprises régionales et crée de nouveaux axes de croissance pour les investisseurs. Si les rendements passés ne préjugent de rien, la volatilité reste une porte d’accès à des opportunités difficiles à retrouver ailleurs. S’exposer aux économies émergentes, c’est donc consentir à plus de risques… en quête de perspectives qu’on ne trouve plus sur les marchés saturés.

Avantages et risques : une analyse équilibrée pour mieux décider

La diversité des marchés émergents se traduit par des profils de rendement très variés. Pour un investisseur international, ils servent à renforcer la diversification et à renouer avec la dynamique, loin des marchés développés déjà saturés. Mais tous les marchés financiers émergents ont leur tempo : Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud avancent à leur propre rythme, Fruit de facteurs économiques, politiques et bancaires distincts.

Si l’on évoque les avantages, impossible de ne pas souligner le facteur démographique. Population jeune, urbanisation rapide, explosion de la consommation : autant d’aliments pour la croissance des entreprises cotées que les grands indices comme le MSCI Emerging Markets mesurent à la loupe. Les flux de capitaux valident ce potentiel, illustrant une confiance manifeste dans la capacité de ces économies à générer des rendements supérieurs au reste du monde.

Cela dit, ignorer les risques serait une erreur. Les devises sont fréquemment secouées, leur sort souvent lié au dollar américain. Les politiques monétaires pilotées par les banques centrales des pays émergents jouent directement sur l’équilibre des marchés, y compris les obligations d’État ou d’entreprise. Dès lors que la dette s’exprime en devise étrangère, le moindre sursaut des taux américains ou du billet vert peut bouleverser la donne.

Instabilité politique, tensions commerciales, dépendance à certaines ressources de base : les défis ne manquent pas, rendant la gestion active incontournable. Les investisseurs avertis dissèquent la qualité des émetteurs, qu’il s’agisse d’obligations à rendement élevé ou de signatures mieux notées. Si les rapports de la Banque mondiale et des agences de notation internationales offrent des repères, la réalité du terrain impose ses propres lois.

Jeune femme observant un graphique de marché dans un espace de coworking

Stratégies d’investissement adaptées à la diversité des marchés émergents

Adapter l’allocation : flexibilité et sélectivité

Oublier l’idée d’un bloc homogène, c’est déjà comprendre ces marchés d’avenir. Les investisseurs chevronnés privilégient un découpage fin, associant sélection géographique et choix sectoriel réfléchi. La composition du MSCI Emerging Markets accorde de l’ampleur à la Chine, mais ne néglige ni l’Inde ni l’Indonésie, qui s’imposent avec leurs propres moteurs de croissance. L’approche consiste à doser son exposition selon la volatilité de chaque place et à analyser attentivement la liquidité réelle des titres.

  • ETF : pratique et diversifié, ce véhicule permet d’investir en bloc à travers les grandes signatures comme Amundi, Vanguard ou iShares, qui répliquent les principaux indices émergents.
  • Gestion active : la sélection pointue, opérée par des experts, permet parfois de décrocher une surperformance sur des entreprises atypiques ou des pays surreprésentés dans un indice.

Intégrer la durabilité : l’essor de l’investissement responsable

Un autre mouvement de fond s’impose : la montée des obligations vertes et l’intégration des critères ESG. Aujourd’hui, de plus en plus de gérants internationaux imposent transparence et bonnes pratiques, même dans des écosystèmes réglementaires instables. S’orienter vers des fonds spécialisés, qui savent détecter les émetteurs responsables dans ces environnements complexes, permet d’investir sur la durée.

Miser sur une stratégie alliant diversification, contrôle du risque de change et forte sensibilité au développement durable peut véritablement tirer parti de la trajectoire ascendante des marchés émergents, sans s’exposer aveuglément à la volatilité ou aux risques structurels propres à cette classe d’actifs.

Dans cet univers où seuls ceux qui acceptent la complexité récoltent les fruits, l’investisseur éclairé avance avec lucidité. Les marchés émergents testent le courage, réservent parfois des surprises, mais offrent sans conteste une occasion unique de transformer l’audace en réussite durable.